Fermeture de l’auricule gauche par voie pércutanée

L’auricule gauche est une structure anatomique qui appartient à l’oreillette gauche. Il se présente sous forme d’une sorte de cul-de-sac rattaché à la structure sphérique de l’oreillette gauche. Il ne présente pas de fonction précise, en tout cas primordiale. Il s’agit d’un reliquat embryonnaire constitué de plusieurs lobes et trabéculations, peu utile au fonctionnement du cœur. En cas de fibrillation auriculaire (FA) le sang va moins bien circuler et peut se former et siéger un caillot.

Le risque est que depuis l’auricule gauche un ou plusieurs caillots peuvent migrer et occlure un ou plusieurs vaisseaux cérébraux et ainsi provoquer un accident vasculaire cérébral avec conséquences graves, voir mortelles. 
En effet, les études ont pu démontrer que chez les patients avec FA d’origine non-valvulaire, dans >90% des cas, la source des thrombi était située dans l’auricule gauche.

Chez le patient atteint d’une FA qui présentait une contre-indication relative aux anticoagulants oraux, une solution s’imposait : l’exclusion de l’auricule gauche. En effet, la fermeture de l’auricule gauche offre théoriquement une protection contre les accidents cérébraux d’origine cardioembolique (AVC) pratiquement équivalente à une anticoagulation orale, comme démontré par l’étude “Protect AF”.

Bien que la fermeture de l’auricule gauche est pratiquée par voie chirurgicale lors des interventions cardiaques, en particulier valvulaires, une alternative à la chirurgie est la fermeture par voie percutanée de l’auricule gauche, proposée à but préventif dans les cas de FA avec contre-indication à l’anticoagulation.

Plusieurs systèmes de fermeture sont actuellement à disposition. Les systèmes Watchmann (Atritech Inc, Mineapolis, MN) et Amplatzer Amulet LAA Occluder (Abbott Inc, Santa Clara, CA) sont les plus utilisés.

Avec cette technique, on peut espérer obtenir une fermeture définitive de l’auricule dans plus de 98% des cas.

La procédure de fermeture percutanée de l’auricule gauche est effectuée en salle de cathétérisme et l’intervention peut être réalisée en anesthésie locale ou générale en fonction de la modalité d’imagerie choisie : angiographie sélective de l’auricule gauche ou échocardiographie transœsophagienne (ETO).

Après avoir ponctionné la veine fémorale droite, la première étape consiste à pratiquer une ponction transeptale entre les deux oreillettes sous contrôle échocardiographique et/ou fluoroscopique. L’accès à l’oreillette gauche ainsi obtenu, on introduit un guide fournissant un support facilitant le passage du dispositif de largage de la prothèse. Une fois, le cathéter de largage en face de l’auricule gauche, une injection de contraste (10 ml) permet également de juger de l’anatomie de l’auricule et du diamètre du collet. Pour la prothèse Amplatzer, on avance le bout du cathéter de largage au niveau du collet de l’auricule où l’on déploie d’abord la partie distale qui vient prendre position dans le collet de l’auricule tel un bouchon. Le retrait progressif du cathéter de largage libère ensuite le disque proximal de la prothèse, qui va s’expandre sur l’orifice de l’auricule et le recouvrir.

Une légère traction peut alors être appliquée sur la prothèse pour s’assurer qu’elle est bien ancrée dans l’auricule. L’ETO a l’avantage d’exclure un conflit anatomique entre le disque proximal et la valve mitrale ou la veine pulmonaire supérieure gauche, toute proche. Une dernière injection de contraste à travers le système de largage permet d’exclure une fuite résiduelle au niveau de l’orifice de l’auricule.

Un contrôle par ETO à six mois serait ensuite proposé, puis une échocardiographie transthoracique à 12 et 24 mois, en l’absence de nouvel événement cardio-vasculaire.

Vous pouvez pratiquer une vie tout à fait normale après l’intervention et exercer votre activité sportive habituelle dès le lendemain.

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