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Artiste invité : Pascal Schwaighofer
« Pour la cardiologie » (2021-2022) est une série de sérigraphies conçues pour un espace de soins, un cabinet médical de cardiologie, entouré d’un grand parc boisé à Chêne-Bougeries, à la périphérie de Genève.
S’inspirant des images de la tomographie par cohérence optique (optical coherence tomography, OCT), une modalité d’imagerie médicale invasive qui permet la visualisation « in vivo » des coronaires, Pascal Schwaighofer crée des œuvres abstraites, au moyen d’une technique artistique venue du Japon et connue sous le nom de Suminagashi.
Les dessins abstraits, constitués de tourbillons presque libres et traduits ensuite en sérigraphies colorées et uniques, sont capables d’évoquer à la fois l’iconographie de l’OCT et d’autres structures naturelles, notamment celle des troncs d’arbres. Les deux sujets, les vaisseaux du cœur et les troncs d’arbres sont normalement cachés à la vue, dans le premier cas par le corps humain et dans le deuxième par l’écorce, et ils présentent une dimension spatiale et en même temps temporel non répétable. Les deux sujets sont fortement discutés et présents dans les lieux destinés à l’exposition et dans « pour la cardiologie » leurs identités visuelles sont dévoilées et chevauchées, tout comme leurs caractéristiques, rehaussés par les chromatismes choisi par l’artiste.
L’équation linéaire entre la nature hautement scientifique et précise de l’imagerie par OCT et la structure vivante des coronariens, tel qu’elle a été constituée au cours des avancements en médecine, est ainsi brisée au sein de l’œuvre « pour la cardiologie » en formes et couleurs propres du monde végétal.
L’observateur voit dans cette œuvre de Pascal Schwaighofer des images abstraites, des archétypes qui enferment la nature du cœur et celle des arbres, leurs esthétiques et leurs temporalités. Il prend pleinement conscience de ce cheminement du plus petit, une partie du règne animal, au plus grand, le règne arboricole, lorsque l’OCT lui est expliqué, rôle du lieu physique et virtuel dédié à l’œuvre.
Le résultat de cette synthèse, « pour la cardiologie », est présenté par Pascal Schwaighofer dans la dimension esthétiquement classique de tableaux aux dimensions égales et géographiquement interchangeables, laissant aux observateurs l’appréciation des combinaisons chromatiques et spatiales et aux exposants une liberté d’association.
Pascal Schwaighofer vit et travaille à Zurich (CH) et Ithaca (USA). Il est diplômé de l’Accademia di Belle Arti de Milan. Il est actuellement étudiant au doctorat à l’Université Cornell, Ithaca, États-Unis, rédigeant une thèse sur les implications politico-philosophiques de l’essaim, du réseau et de la multitude, iconiquement intégrées dans la « métaphore de l’abeille ».
La pratique artistique de Schwaighofer se concentre sur les métaphores, les légendes et les analogies de récits, de politiques et d’esthétiques apparemment sans rapport.