EXPLICATIONS INTERVENTION TAVI POUR VALVE MITRAL

Madame, Monsieur,

Une intervention cardiologique pour le remplacement de la valve/bioprothèse mitrale par voie percutanée (TAVI) vous a été proposée par votre médecin traitant et/ou votre cardiologue traitant ainsi que par le cardiologue interventionnel.

Ce document est en complément à l’entretien d’information que vous avez eu avec votre médecin et votre cardiologue ainsi qu’avec le cardiologue interventionnel. Celui-ci a pour objectif de décrire le déroulement de la procédure de remplacement de la valve/bioprothèse mitrale, intervention qui permet de traiter cette cardiopathie valvulaire par voie percutanée, en mettant en place une nouvelle valve biologique à la place de l’ancienne valve/bioprothèse malade.

Veuillez prendre le temps nécessaire pour lire l’information ci-dessous et vous pouvez consulter vos proches, médecin de famille et/ou cardiologue avant d’accepter et de bénéficier de cet examen. N’hésitez pas à poser toutes les questions que vous souhaitez, vous pouvez les noter sur la dernière page de ce document.

Qu’est-ce qu’une sténose sévère de la bioprothèse mitrale ?

La valve cardiaque mitrale est l’une des 4 valves cardiaques qui contrôlent le flux sanguin dans le coeur et hors du coeur. Le sang oxygéné est pompé à travers la valve mitrale par l’oreillette gauche dans le ventricule gauche. En cas de rétrécissement de la valve (sténose) ou de la bioprothèse, le myocarde et l’oreillette gauche sont sur-sollicités car ils doivent éjecter la même quantité de sang à travers une valve rétrécie. Lorsque la valve/bioprothèse cardiaque ne se ferme pas hermétiquement (insuffisance cardiaque), une partie du sang pompé reflux dans l’oreillette gauche. Dans les deux cas, l’effort que le coeur doit fournir, augmente. En conséquence, le myocarde s’épaissit (hypertrophie) et le ventricule grandit de manière anormale.

Le seul traitement efficace à long terme pour la sténose et pour l’insuffisance mitrale de la bioprothèse est le remplacement de la valve/bioprothèse cardiaque malade. En cas d’absence de traitement, il existe un risque de développement rapide de l’insuffisance cardiaque et une réduction de l’espérance de vie.

Le remplacement chirurgical de la valve/bioprothèse cardiaque est une opération à coeur ouvert qui est associée à une longue convalescence. En moyenne, le patient a besoin de 3 à 6 semaines de repos pour récupérer d’une chirurgie de la valve cardiaque. Dans certains cas, cela peut durer plusieurs mois.

Compte tenu de votre état de santé, le cardiologue qui vous suit estime que le remplacement chirurgical de la valve/bioprothèse n’est pas utile car cette intervention est associée à des risques élevés.

En alternative à la chirurgie à coeur ouvert, une technique a été développée et permet l’implantation d’une valve cardiaque par voie percutanée. Le terme percutané signifie que l’accès aux vaisseaux sanguins s’effectue à travers la peau. Après avoir piqué dans le vaisseau sanguin dans l’aine, la valve cardiaque qui est montée sur un cathéter est poussée dans le coeur depuis la partie droite vers la partie gauche puis y est déployée. Une prothèse de la valve cardiaque a été conçue spécialement pour remplacer une valve/bioprothèse malade sans devoir procéder à une chirurgie à coeur ouvert. Les pièces de la valve prothétique sont fabriquées à partir du tissu d’animaux (péricarde) qui sont fixées sur un support métallique (des tubes en filet de Nitinol). La prothèse est poussée le long de la veine principale du corps jusqu’à dans la zone de la valve/bioprothèse cardiaque malade où elle s’y déploie et où elle se dilate. La valve/bioprothèse est recouverte par la grille métallique reposant sur la paroi du ventricule. Une fois installée, la prothèse prend en charge immédiatement la fonction de la valve/bioprothèse initiale.

Dans le monde entier, des milliers de patients ont déjà été traités par cette méthode, qui peut documenter la sécurité de la méthode. Pour cette raison, les prothèses ont été homologuées en Europe, aux Etats-Unis et peuvent maintenant être utilisées pour traiter la sténose de bioprothèse sévère chez les patients qui avaient une contre-indication absolue à la chirurgie ou des risques sévères, modérés ou à risques intermédiaires d’une chirurgie cardiaque à coeur ouvert.

Avantages :

Les avantages sont évidents : aucune chirurgie à coeur ouvert n’est effectuée et donc les risques (une détérioration de la fonction cardiaque, les infections, les troubles pulmonaires, rénaux et hépatiques) et les problèmes qui y sont associés disparaissent. En outre, on s’attend à une durée de rétablissement beaucoup plus courte et une amélioration de vos symptômes et de votre état de santé.

Déroulement de la procédure :

La procédure par voie percutanée est en salle de cathétérisme avec le patient endormi au moyen de médicaments (ce que l’on appelle le sédation profonde) avec ou sans intubation, selon les avis de l’anesthésiste en charge du patient.

Une anesthésie locale est effectuée au niveau de la veine fémorale droite ou gauche qui sont par la suite ponctionnées avec une aiguille où l’on met en place un introducteur en plastique. Ensuite, un fil guide est glissé depuis la jambe jusqu’aux cavités droites et grâce à une aiguille dédiée, le système de remplacement de la valve/bioprothèse est glissé dans la partie gauche à partir du pli de l’aine jusqu’à la valve/bioprothèse mitrale du patient. À travers cet introducteur, la nouvelle valve prothétique montée sur un ballon ou sans ballon est introduite jusqu’à la valve mitrale et lentement retirée puis ensuite déployée exactement à la même hauteur de la valve/bioprothèse malade.

Une fois que la prothèse est bien en place, sa position est vérifiée par imagerie radiologique et échocardiographie bi et tridimensionnelle, si l’imperméabilité de la valve est confirmée, la prothèse est enfin libérée et l’introducteur en plastique retiré. Le point de ponction fémoral droit ou gauche est par la suite fermé au moyen de deux sutures suivi par une compression manuelle avec un rouleau de gaze pendant 6 heures. Le patient est donc censé pour la suite de rester au moins 6 heures allongé sans mobiliser la jambe où l’anesthésie a été effectuée. Au moment du déploiement de la valve, pour garantir le positionnement correct de celle-ci, le coeur est accéléré au moyen d’une stimulation électrique pendant environ une vingtaine de secondes pour ensuite être remis à un rythme cardiaque normal et arrêter la stimulation.

Quels sont les risques liés à la procédure ?

Les risques et les problèmes potentiels sont identiques à ceux qui peuvent se produire pendant l’implantation percutanée et d’une chirurgie de valve cardiaque.

  • Saignements, au niveau des deux points de ponction fémorale droite et/ou gauche ou au niveau du péricarde (feuillet qui entoure le coeur),
  • Hématomes, au niveau des deux points de ponction fémorale droite et gauche,
  • Infarctus cardiaque (très rare),
  • Douleurs et/ou infection au niveau du point de ponction,
  • Arythmies avec besoin éventuel d’implanter un stimulateur cardiaque à long terme,
  • Coagulation anormale, qui peut entrainer la formation de caillots de sang, qui sont libérés dans la circulation sanguine et ainsi provoquer une obstruction, qui à son tour peut entraîner un infarctus cardiaque ou un AVC,
  • Position incorrecte de la valve aortique,
  • Dysfonctionnement de la prothèse de la valve aortique,
  • Besoin d’une nouvelle opération chirurgicale,
  • Allergies à l’anesthésie ou aux médicaments,
  • Attaque cérébrale,
  • Décès.

Pour ce qui concerne les complications les plus fréquentes jusqu’à 3 jours après la procédure au niveau vasculaire, sont un saignement significatif au niveau du site de ponction fémorale (dans les 16% des cas), une fuite paravalvulaire, souvent minime qui se résout dans la plupart des cas dans les mois suivants ; ainsi que la nécessité de la mise en place d’un pacemaker définitif pour des troubles du rythme cardiaque (jusqu’à 10% des cas). Une lésion vasculaire majeure peut survenir jusqu’à 6% des cas.

Les autres complications procédurales comme Une lésion vasculaire majeure un évènement thrombovasculaire majeur ou mineur (AVC), ainsi qu’une insuffisance rénale sévère se présentent dans moins de 1,5% des cas.

Globalement, le risque de décès pendant et juste après la procédure dans le cas d’un remplacement de la valve/bioprothèse mitrale par voie percutanée est estimé à moins de 3%.

En cas de complications, toutes les mesures seront prises pour éviter des dommages persistants.

Avant l’examen, il est nécessaire de nous informer si vous avez des allergies, des problèmes rénaux, si vous prenez des anticoagulants tel que le Sintrom ou si vous avez déjà eu des saignements par le passé.

Après l’intervention :

À la suite, vous serez convoqué pour un contrôle clinique et une échocardiographie à 1 mois, 6 mois et une année ; ainsi votre médecin traitant vous donnera les détails.

Il est important de bien prendre les médicaments prescrits par le médecin. Une prophylaxie de l’endocardite est indiquée en cas de gestes à risques (traitement dentaire ou uro-génital) à long terme. Une carte orange vous sera remise.

Avant votre sortie de l’hôpital, une échocardiographie transthoracique de contrôle est pratiquée pour s’assurer de la bonne position et du bon fonctionnement de la nouvelle valve. Un ECG sera aussi effectué chaque jour pour vérifier que votre rythme cardiaque est propre.

Questions

Le jour de l’admission vous pouvez poser toutes les questions au médecin de la clinique des Grangettes Hirslanden qui s’occupe de vous.

Dr Fabio Rigamonti
Autorisation de pratique AOS

Formulaire de consentement intervention TAVI pour valve Mitral

À la suite des informations que j’ai reçues et aux réponses qui ont été apportées à mes questions, j’accepte, après réflexion, l’intervention qui m’a été proposée.

J’ai pris note que je peux changer d’avis à n’importe quel moment, même après avoir signé ce document.

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